C'est un jeu de massacre. Si Drames de princesses s'appuie sur des contes de fées célèbres, Elfriede Jelinek les passe à la tronçonneuse de son écriture couperet et jette un pavé dans la mare du patrimoine et de la bien-pensance. Pascal Antonini s'empare de cette langue âpre et sans concession pour en extraire tout le potentiel théâtral. Baroque et exigeant, ce spectacle ne perd pas de vue sa dimension politique et offre une traversée de nos comportements éminemment déroutante, entre folie et monstruosité. Blanche-Neige et La Belle au bois dormant ne sortiront pas indemnes de cette double histoire qui sent le sang et le sexe, où les mots sont cinglants et la fin lapidaire.
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