Depuis ses débuts de cinéaste avec la Nouvelle Vague, l'audace formelle de Jean-Luc Godard et la continuité de ses choix typographiques surprennent.
Plus intuitif que savant, Jean-Luc Godard convoque des polices de caractères (Antique Olive, Helvetica, Verdana), conçues pour répondre aux différentes mutations technologiques et enjeux de communication des époques qu'il a traversées.
Conçue autour du travail graphique de Godard, cette exposition raconte avant tout une histoire de famille, d'influences et de filiations. Ainsi, en filigrane de sa cinéphile s'inscrit son grand-oncle Maximilien Vox, figure incontournable de la typographie française et cofondateur des Rencontres de Lure, où gravitent les courants majeurs des arts graphiques de France et d'ailleurs.
Tous deux se soucient de trouver l'écriture de leur temps. Entre ces deux pôles émergent des constellations voisines de passeurs et passeuses : Chris Marker et Marguerite Duras dans le cinéma, Roman Cieslewicz et Peter Knapp dans le design graphique, Gérard Blanchard dans l'enseignement et la recherche, et Jean-Christophe Averty à la télévision.
Le travail de mise en page à l'écran de Godard ne se résume pas à d'éclatantes apparitions (cartons et génériques, cadrages d'enseignes et de journaux, toutes formes de l'écrit à l'écran). Pour lui le film devient livre, comme ses Histoire(s) du cinéma, dont les publics pourront découvrir les maquettes originales dans l'exposition, et comme l'indique le nom de son tout dernier film : Le livre d'image.
Commissariat : Paule Palacios-Dalens
|