L'adolescence est un âge en demi-teinte, entre angoisse de l'avenir et désir d'émancipation. Avec Gorgée d'eau, Penda Diouf sonde ces ambivalences à travers un huis clos entre une mère et sa fille, dans un monde en proie aux cataclysmes. Une collégienne et sa mère regardent tomber une pluie d'oiseaux morts : de quelle catastrophe celle-ci est-elle le signe ? Entre les deux femmes, la parole se libère : les ambiguïtés de leur relation fusionnelle, les rumeurs qui lézardent les murs du collège comme la sècheresse strie la terre, l'envie de liberté de la jeune fille, que sa mère soigne comme son bonsaï. Au fil de leur tête-à-tête, leur univers devient de plus en plus menaçant et fantastique. À travers ce texte mis en scène par Maëlle Dequiedt, Penda Diouf sonde les désordres intimes à l'aune de celles et ceux qui touchent notre planète. Avec en tête, cette citation de Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et c'est dans ce clair-obscur que surgissent les monstres ».
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