Exposition ' La Belle Époque des bains de mer ' par CARICADOC
De nos jours, chaque année, des millions de vacanciers optent pour les stations balnéaires. Les plages constituent les icônes de ces vacances réussies synonymes de farniente, de baignades, d'interactions sociales, d'activités sportives et ludiques en tous genres, sans oublier les "bains de soleil" si peu recommandables. Et pourtant, il y a de cela deux siècles en été, un promeneur aurait pu arpenter des heures durant les plages de France sans rencontrer personne. Pour toutes sortes de raisons en effet, l'espace côtier a longtemps été perçu comme particulièrement hostile. C'est à partir du 18e siècle que l'Angleterre s'intéresse à ses côtes dans une visée hygiéniste. Cette eau, gorgée de sel et de minéraux, semble alors pouvoir soigner de nombreuses maladies. Des médecins ouvrent les premiers "bains de mer", à destination d'une clientèle aisée et soucieuse de sa santé.
Peu à peu, l'élément humide associé jusque-là au risque épidémique, change de place dans les imaginaires. La France entame à son tour sa mue maritime, d'abord sur le terrain médical, puis, progressivement, dans une toute autre perspective. À partir des années 1850, le développement du train bouleverse en effet les mobilités. Chaque année, des franges toujours plus larges de la population aisée se tournent vers les stations balnéaires qui fleurissent sur les Côtes d'Opale et Basque, en Normandie et en Bretagne, puis bientôt en Méditerranée. La plage, ses cabines tirées par des chevaux, ses tentes en grand nombre, et à quelques pas les casinos qui se multiplient, se transforment en nouveaux lieux de sociabilité, à tel point que nombre de Parisiens ayant sauté dans un "train de plaisir", se désolent alors de la trop grande affluence des vacanciers. Déjà !
L'exposition "La Belle Époque des bains de mers" évoque cette frénésie saisonnière qui se renforce en France dès les années 1880, la ruée vers la mer se démocratisant progressivement. Journaux illustrés ou non, ouvrages savants ou de vulgarisation, gravures et affiches innombrables, témoignent de cette transformation profonde de l'espace côtier. Ils permettent également d'analyser l'émergence, dès la fin du 19e siècle, d'un tourisme de masse avec ses codes et ses rituels, dont on hérite encore largement aujourd'hui.
Manifestation proposée dans le cadre des rdv culturels départementaux 2025 " A l'eau ! En 2025, la culture coule de source dans le Tarn.'
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