Paru au mois de septembre, Personne morale, qui fait suite à De l'ardeur et Par une espèce de miracle, se déroule entre Paris et la Syrie.
Paris, juillet 2016. Dans un petit bureau sombre près de Saint-Lazare, trois jeunes femmes assises pieds nus devant leurs ordinateurs. Leur tâche, secrète, est immense :
"Elles commencent à échafauder une plainte contre le cimentier Lafarge, une multinationale colossale et tentaculaire ((…)) Des dizaines de milliers d'employés, des milliards d'euros de chiffre d'affaires et des centaines de millions de tonnes de ciment produites chaque année partout dans le monde".
Leur dossier vise la gestion de la cimenterie syrienne de Jalabiya, en Syrie, dont Lafarge a maintenu l'activité jusqu'en septembre 2014, en finançant des groupes armés et au mépris de la vie de ses salariés.
A l'instar de ces juristes épatantes, Justine Augier débroussaille à son tour la masse complexe des événements, nous y fraye un passage. Son récit navigue entre les trois groupes en présence – juristes, avocates et journalistes ; dirigeants de Lafarge ; salariés syriens -, analysant la somme des concessions, des compromissions, des aveuglements, qui conduit in fine Lafarge à financer Daech. À ce titre, Personne morale propose une passionnante réflexion sur le langage, et ce qu'il engage : comment la langue des dominants peut recouvrir le réel, escamoter une responsabilité gigantesque ; et quels mots justes utiliser en retour ? Que peut le droit dans l'asymétrie des forces ?
Jauge limitée à 50 personnes pour des raisons de sécurité, aussi il est impératif de réserver : reservation@librairiedelanglerouge.com ou au 02 22 12 99 28 sur les horaires d'ouverture.
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