Une pièce tendre et drôle sur la famille, avec ses secrets et ses non-dits
Sur le thème éternel de la famille comme source de toutes nos névroses, la Cie Marjolaine Minot nous propose un spectacle burlesque d'une extrême modernité et d'une efficacité redoutable. C'est l'histoire d'une famille ordinaire, avec ses secrets et surtout ses non-dits. L'originalité de cette comédie est de donner vie au sous-texte de ces conversations, grâce à un ' beat-boxeur ' bruitant en direct tous les faits et gestes des personnages et une mise en scène digne des meilleurs ' comics '.
Un spectacle d'une grande virtuosité, qui sans se prendre au sérieux nous parle de nos échecs pour mieux les conjurer.
Jeudi 23 janvier / 20h
Théâtre L'Hermine place Bouvet Saint-Malo
tarifs de 11 € à 26 €
Infos, réservations : www.theatresaintmalo.com
Photo jointe Ariane Catton
Compagnie Marjolaine Minot ((Suisse))
Écrit et mis en scène par Marjolaine Minot et Günther Baldauf
Avec Christa Barrett, Florian Albin, Marjolaine Minot, Julien Paplomatas
Prix culturel à l'émergence par l'Agglomération de Fribourg
Projet lauréat du Grand Prix Migros Neuchâtel-Fribourg
C'est l'histoire d'une famille, une mère et ses 2 enfants, qui se retrouvent lors d'un anniversaire, quelques mois après la mort du père. Ce dernier, Martin Keller, laisse derrière lui une double vie cachée que les enfants ignorent encore. Alice doit leur annoncer la vérité avant leur rendez-vous chez le notaire la semaine suivante. Juliette, 23 ans, fatiguée d'être ignorée par sa mère, insatisfaite de sa vie sentimentale et bouleversée par la mort de son père de qui elle était très proche, a décidé ce soir -encouragée par sa thérapeute- de faire face à sa mère. Quant alors Antoine, 25 ans, au risque de décevoir une fois de plus sa mère qui l'adore, doit annoncer qu'il a de nouveau raté les examens d'entrée au concours d'avocat, lui qui était pourtant promis à un brillant avenir, selon ses parents.
D'aveux tardifs en faux-semblants, l'univers de cette famille fragile va vaciller et la vérité apparaître. Sans grandiloquence pathétique, la poésie de l'échec se révèle, avec un ton décalé, un humour – du noir au burlesque –toujours présent.
Pour donner libre cours aux émotions, les comédiens polyvalents utilisent leurs aptitudes physiques, portées par le beat boxer qui donne un rythme et amplifie le récit. Ce dernier injecte un supplément d'âme aux trois personnages. Afin de mettre en scène les ' non-dits ', et pour mettre en lumière les émotions que nous n'exprimons pas et que nous préférons garder cachées, nous avons utilisé le mouvement et le son, des bruitages synchronisés aux gestes et aux lumières. Le beat box prend une place primordiale dans ce récit puisqu'il ponc-tue et soutient la révélation des sentiments inexprimés. Les situations réalistes sont donc entrecoupées par des sortes ' d'échappées ' surréalistes, animées et burlesques, offrant un contraste entre ce qui se vit à l'intérieur et ce qui se vit à l'extérieur.
Nous avons opté pour une scénographie dénudée -un canapé (sur roulette) et une lampe- avec délimitation d'un espace ' dedans ', lieu du drame, et d'un es-pace ' dehors ' : lieu intemporel des révélations intimes. Par le dénuement, nous voulons évoquer un univers familial sans pour autant l'illustrer, exposer davantage le silence des attitudes, les corps qui voudraient dire mais se retiennent. Cela nous a permis également de rompre la chronologie de l'espace et de jouer avec l'utilisation des conventions théâtrales.
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