L'Orchestre Français des Jeunes prend de nouveau ses quartiers d'hiver à l'Opéra de Dijon pour accueillir la légendaire Elisabeth Leonskaja dans L'Empereur de Beethoven, avant de déployer sa virtuosité dans l'extraordinaire Concerto pour orchestre de Bartók.
Créée à Hanovre en 1954 et destinée à un orchestre de jeunes musiciens, la Petite musique de nuit de Dallapiccola rend bien sûr hommage à Mozart, mais aussi au poète espagnol Antonio Machado, auteur d'Une Nuit d'été. Son écriture sérielle mais simple, transparente, et sa conclusion en suspens offrent un superbe prélude au Concerto n°5 de Beethoven. Ce concerto dit Empereur, en référence à Napoléon, est aussi, selon un mot connu, ' l'Empereur des Concertos': héroïsme et mystère dans le premier mouvement, sublime cantilène dans l'Adagio, dont la religiosité nocturne enchantait Bernstein, et virtuosité bondissante du Finale. Et quand l'orchestre devient lui-même son soliste – et son propre accompagnateur – cela donne le passionnant Concerto pour orchestre de Bartók, dont les cinq mouvements, progressant de l'ombre à la lumière, se plaîsent à isoler les timbres instrumentaux, faisant briller chaque pupitre à la faveur d'une modernité décantée, subtile et hédoniste.
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