Que ce soient les supporteur·rices de foot ou les collectionneur·euses de boules à neige, Mohamed El Khatib a le don de mettre sous les projecteurs celles et ceux que personne ne regarde, ni n'écoute. L'auteur et metteur en scène fouille ' la vie secrète des vieux ' privés, paraît-il, de désirs et de sexualité passée la barre des 75 ans.
Y a-t-il une loi qui fixe une date de péremption en matière sexuelle ? Non et pourtant, les personnes du ' grand âge ' semblent asexualisées de facto, comme si elles n'avaient plus de désirs. Les Ehpad vont jusqu'à censurer le mot ' sexe ' dans les ordinateurs. Mohamed El Khatib lève le voile sur ce grand tabou social. Après avoir multiplié les entretiens auprès de nos aîné·es, toutes classes sociales confondues, l'auteur invite quelques spécimens sur scène. Des femmes et des hommes qui se vivent comme des ' vieux·eilles ' et se livrent au public avec humour et sincérité pour ouvrir les horizons de la vie amoureuse : une sexualité réinventée, débarrassée des diktats de la performance physique et du jeunisme. Ce faisant, c'est tout un angle mort que la pièce éclaire : l'effacement des vieux·eilles de l'espace social, la dégénérescence des corps et la fin de vie
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