La nature est notre meilleur maître d'apprentissage, non seulement en matière d'art, mais aussi de technique. Elle éduque à la beauté et à l'intériorité, ce qui fait d'elle la source de la jouissance la plus noble. Karl Blossfeldt. Le jardin merveilleux de la nature, extrait de la préface, 1932 Au Domaine de Trévarez, les clichés de Karl Blossfeldt font écho à la flore du parc ainsi qu'aux nombreux motifs décoratifs d'inspiration végétale visibles au château sur les façades, les boiseries ou le mobilier de style art nouveau récemment remis en place. Nervures régulières de tige de prêle, volutes enchevêtrées de vrilles de potiron ou épines acérées de chardon sont les protagonistes de cette exposition composée d'une vingtaine de photographies de l'allemand Karl Blossfeldt.
Élève, puis enseignant à l'École du Musée royal des Arts décoratifs de Berlin à partir de 1884, Karl Blossfeldt constitue jusqu'à sa mort en 1932 un herbier photographique unique qu'il utilise à des fins pédagogiques. Comme de nombreux artistes des années 1900, il voit dans le végétal – ses formes, ses textures, son mode de croissance - un modèle universel idéal, applicable à l'architecture, à l'ornementation mais aussi à la science. Pour faciliter la perception des ' formes originelles ' des plantes, Karl Blossfeldt les photographie en gros plan sur un fond uni et n'hésite pas à faire disparaître racines, pétales et tiges encombrantes. Ce fabuleux travail d'inventaire est découvert en 1928 par le grand public grâce à la publication du livre ' Les formes originelles de l'art '. Karl Blossfeldt est alors associé au groupe de la ' Nouvelle Objectivité ', créé trois ans plus tôt, tant son travail est une copie nette et précise du monde concret
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