Fort d'un nouvel album, le plus élégant des groupes anglais vient faire frissonner la Grande salle de l'Opéra avec ses ambiances feutrées et crépusculaires.
Un peu plus de trente années d'existence, trente années d'excellence et d'élégance : c'est un honneur d'accueillir à l'Opéra le plus distingué des groupes britanniques, fort d'un nouvel album, Soft Tissue, qui succède à No Treasure but Hope (2019), l'un des innombrables classiques instantanés de leur discographie. Passés maîtres dans l'art de mettre le spleen en musique, experts en ambiances crépusculaires dont des éclairs électriques viennent régulièrement déchirer la substance feutrée, les Tindersticks parviennent toujours à toucher la corde sensible avec une classe affolante, décapée de tout effet tapageur, de tout clinquant. Inspirés par l'intimisme folk soyeux de Leonard Cohen comme par les visions panoramiques d'Ennio Morricone ou John Barry ou par les grands élans funèbres de Nick Cave, leurs chansons font mouche avec un souci du détail qui change et sublime tout. Quelques notes de guitares égrenées, des orchestrations au raffinement vibrant, des touches de piano effleurées, et surtout, en point focal magnétique, la voix toujours plus sépulcrale de Stuart Staples, suffisent à créer des chefs-d'œuvre mélancoliques, entre pop baroque et rock en clair-obscur. Sur scène, leur musique prend toute sa puissance, révélant des versions passionnées de leurs compositions : elle sera incontestablement chez elle dans la Grande salle de l'Opéra.
Stuart Staples – chant, guitare, Neil Fraser – guitare, David Boulter – instruments divers, Dan McKinna – basse, Earl Harvin – batterie.
Durée : 1h45
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