Vous connaissez probablement Macha Makeïeff. Si son nom ne vous dit rien, vous avez certainement côtoyé, de près ou de loin, son travail. À partir de la fin des années 70, elle a créé avec Jérôme Deschamps d'innombrables spectacles couronnés aux Molières. Et leurs Deschiens, losers magnifiques, ont conquis le petit écran dans les années 90.
Macha Makeïeff a déjà tâté plusieurs fois l'univers de Jean-Baptiste Poquelin. Ici, elle s'attaque à un très gros morceau : Dom Juan. Comment interpréter aujourd'hui les provocations de ce séducteur qu'on qualifierait en 2024 de prédateur ? ' Le pervers jouisseur est une figure millénaire qui n'a pas cessé d'interroger l'humanité depuis les frasques des dieux et demi-dieux antiques jusque celles d'un Harvey Weinstein ', répond la metteuse en scène, qui fait malicieusement glisser l'intrigue dans un XVIIIe siècle où triomphe le libertinage.
Qui est le mal ? Qui est le mâle ? De l'Ancien Régime de Molière à l'ère post #MeToo, le regard a incontestablement changé sur les mésaventures de Dom Juan, du valet Sganarelle et d'Elvire. Mais le rire persiste pour brocarder les couardises et les hypocrisies. Jusqu'à la chute finale, tout aussi tragique que bouleversante.
Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International.
|