Dès 2015 avec le solo RELIC, le chorégraphe grec Euripides Laskaridis est apparu comme un expert en métamorphoses, maître dans l'art de révéler sur scène un cortège de figures fantasques, tout droit sorties de son imaginaire florissant. La teinte bleue du lapis lazuli lui ouvre ici un vaste horizon, dont il fait surgir un monde nouveau.
Toujours en dialogue avec une foule d'objets, de costumes et de masques, les corps qui peuplent les pièces d'Euripides Laskaridis muent devant nos yeux de figures oniriques en créatures grotesques, murmurent des langues inconnues et prennent la pose telles les stars d'un cabaret de l'étrange. On ne s'étonne donc pas que ce soit dans un rêve que l'une d'elles a rendu visite une nuit au chorégraphe, donnant l'impulsion de la création de cette pièce pour cinq danseur·euse·s.
Le bleu vibrant et hypnotique du lapis lazuli offre ici une toile idéale sur laquelle déployer l'imaginaire : utilisée depuis 7000 ans, vendue au prix de l'or pour en extraire sa couleur outremer, la pierre a parcouru les siècles, orné les tableaux de maître comme les tombeaux royaux. Ce trait d'union entre céleste et terrestre ancre ici la danse, qui s'habille de nuances contradictoires, côtoie la peur et le comique, l'élévation et le trivial, tissant une toile fine entre des tonalités toutes humaines.
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