Familière du solo depuis ses débuts et attachée au champ d'expérimentation qu'il ouvre, Michèle Noiret y revient au présent, sans une once de nostalgie, sous un titre miroir qui évoque à la fois le gros plan, voire le détail, et l'ensemble d'un parcours. Comme un défi à l'âge et à l'époque.
"S'il accueille l'œuvre du temps, les changements qui s'immiscent sous la peau, dans les muscles, ce solo s'inscrit dans l'évolution de mon langage chorégraphique, indique l'artiste: une traversée où mémoire et actualité se répondent ou s'entrechoquent. Il y a toujours le désir de réinventer ce langage, de m'en libérer et de le confronter au corps – le mien – et à la pensée d'aujourd'hui."
Le zoom est l'un des outils de Michèle Noiret, qui a au fil du temps développé une manière de "danse-cinéma" aux articulations diverses, aux personnages chorégraphiques singuliers. De retour au plateau débarrassée de tout artifice, elle conjugue dans Up Close! simplicité apparente et récit labyrinthique. Dans cet autoportrait teinté d'autofiction, émaillé des figures qui ont jalonné sa trajectoire, l'artiste se joue de sa propre image avec tendresse et dérision, non sans dénoncer les diktats – jeunisme en tête – qui engoncent le corps des femmes.
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