Dom Juan, figure théâtrale intemporelle, traverse les époques avec différents visages. Mettre en scène cette pièce aujourd'hui implique de reconsidérer notre perception des séducteurs, autrefois fascinants voire célébrés.
Macha Makeïeff joue avec ces strates historiques, déplaçant la pièce du XVIIe siècle, où le pouvoir religieux domine, au XVIIIe siècle, celui de Laclos et de Sade. Elle pose ainsi la question du libertinage érotique à trois époques : au XVIIIe siècle, Dom Juan transgresse et cherche la jouissance tout en étant traqué par une société qu'il veut saper. Au XXe siècle, ce héros cruel incarne la fascination pour la ' part maudite ' et enfin, au XXIe siècle, les femmes passent à l'offensive, dénonçant les mensonges et manipulations du prédateur.
Makeïeff, avec son sens aigu du comique, choisit l'œuvre de Molière pour explorer le désir, la cruauté de la domination, et le jeu mortel de l'assujettissement. Elle soumet ces nuances sombres aux éclats d'un rire désintégrateur
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