Chants éthiopiens et noise fusionnent en un concert émouvant, porté par une musique familière dans sa magie et hybride dans son instrumentation.
À l'heure où il convient de mettre une étiquette sur chaque genre musical, ce trio donnerait du fil à retordre au plus pointilleux des disquaires : free jazz ? Afro pop ? Rock alternatif ? Disons plutôt quelque chose de primal, à la technique parfaite.
Déesse habitée, la chanteuse éthiopienne Éténèsh Wassié est autant à l'aise avec la musique contemporaine qu'avec celle des troubadours azmaris. Ici, chacun se frictionne à l'instrument de l'autre – basse électrique de Mathieu Sourisseau et contrebasse de Sébastien Bacquias – cherchant l'altérité, avec bruits blancs et dissonances pour terrain de jeu.
Ce qui s'invente, avec classe, dans la réunion délicate de ces trois artistes, naît de la friction de l'éthio-trad et d'une nostalgie folk marquée par un groove solide. Une musique faite de fêlures majestueuses et d'envolées pleines d'une énergie rocailleuse, aux mélodies mordantes et farouches et dont il ressort une lumière venue des profondeurs
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