Un titre intriguant, une incroyable maison en ruines et deux mystérieux acrobates… La nouvelle pièce de Andrés Labarca nous embarque à cœur et à corps perdus dans une étonnante composition visuelle et sonore. Une expérience sensorielle entre réalisme parfait et onirisme follement poétique.
Chef de file de la compagnie Ni Desnudo Ni Bajando La Escalera (littéralement Ni nu ni descendant l'escalier, en hommage à Marcel Duchamp), l'artiste chilien est de ceux que l'on n'enfermera jamais dans une case. Sa nouvelle création Les quatre points cardinaux sont trois : le nord et le sud en est une nouvelle preuve, tant les genres s'y entremêlent avec une aisance infinie – cirque, danse contemporaine, théâtre visuel… Sur scène, il y a les restes d'une maison qu'on imagine ravagée par un incendie, dont certains morceaux continueront de tomber en lambeaux au fur et à mesure de la pièce. Et puis deux êtres qui s'opposent, se répondent, et explorent les lieux en même temps qu'ils se découvrent eux-mêmes. Magnifié par une scénographie impressionnante et une bande-son envoutante, le spectacle se dévoile alors comme une épopée graphique, tissant des liens entre les interprètes. Les quatre points cardinaux deviennent des portails vers des dimensions insoupçonnées, invitant ainsi le public à dépasser les frontières physiques, pour mieux sonder les méandres de l'âme humaine. Un univers impressionnant pour un exercice des plus marquants.
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