Une enquête théâtrale entre deux époques – l'occupation française et la dictature argentine – pour rendre hommage aux artistes écrasés par les régimes autor…
SCÈNES D'EUROPE
À peine sommes-nous installés qu'un acteur (Marcial Di Fonzo Bo), seul au plateau, nous raconte dans un face à face intime un étrange épisode de sa vie, concernant un appartement de Buenos Aires dont il serait le seul héritier, mais faisant l'objet d'une procédure judiciaire à la suite d'une possible spoliation durant la dictature militaire.
Pour assister au procès et en apprendre plus sur cette histoire ressurgie soudainement du passé, Marcial Di Fonzo Bo et le metteur en scène Davide Carnevali s'envolent pour l'Argentine, où ils découvrent que ce mystérieux appartement appartenait à un compositeur argentin d'origine italienne. Un certain Luca Misiti, présumé dissident politique, qui travaillait en 1978 – année de sa disparition – sur les partitions inachevées d'un compositeur juif, lui-même disparu quarante ans plus tôt…
Ainsi débute une enquête historique qui se déroule au cœur d'une histoire personnelle qui traverse deux régimes autoritaires – la dictature militaire argentine et, en miroir, l'occupation française par le régime nazi – pour redonner une voix à celui que l'on avait fait taire.
Entre faux documentaire et véritable fiction, Portrait de l'artiste après sa mort nous offre, à travers la vie d'hommes réduits au silence, un cadre sublime pour penser la barbarie des régimes totalitaires qui se sont multipliés dans le passé, et pourraient se multiplier à l'avenir.
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