Votke Bobik – votkebobik est la transcription phonétique de l'arménien vers le français, ça signifie pieds nus, sans rien. Tout débute par un don, un legs, une transmission d'une mère à ses enfants.
Anna, ma mère, retranscrit dans un cahier tout ce que son père, Hagop, a traversé. Un petit homme que j'ai connu, un grand-père fantomatique, réfugié arménien, fuyant l'Empire ottoman dans les années 20 et toutes les violences d'un monde devenu fou. Diyarbakir, Mossoul, Bagdad, Beyrouth, Marseille… Tout peut-il se réduire aux noms des villes et des continents traversés par Hagop ? Me plongeant dans ce cahier, je me suis sentie comme un saumon qui remonte le courant de la rivière où il est né, prise dans un élan vital qui me dépassait. Pendant des années, j'interroge ma mère, l'interviewe. Je cherche…
Des conversations s'instaurent autour de cette matière entre une mère, sa fille, entre mémoire, imagination, géographies effacées, disparitions et amour. Comment la scène peut-elle rendre compte de l'épaisseur de ce qui a été et de ce qui n'a pas été ? Des bifurcations et des détours de la mémoire pour partager ce récit et entrer au cœur de ce parcours intime adossé à la Grande Histoire de notre XXe siècle ?
L'histoire d'une survivance, d'une échappée, de quelque chose qui ne veut pas mourir.
Écriture, conception, interprétation Agnès Guignard – Mise en scène, dramaturgie Jean-Gabriel Vidal-Vandroy – Travail du mouvement, collaboration artistique Sophie Leso – Scénographie, costumes Claire Farah – Création sonore Marc Doutrepont – Création lumières Renaud Ceulemans – Illusion Tim Oelbrandt – Production Nathalie Kamoun – Création soutenue par la Fabrique de Théâtre. ©Antoine Agoudjian
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