Charlotte Fermand déconstruit nos représentations sur le viol dans un spectacle subtil. Les scènes composent l'étendue des émotions suscitées par ce trauma elle s'immiscent dans l'intime des personnages, embrassant le chemin vers la réparation.
Un soir de fête dans un théâtre. L'ambiance est légère et joyeuse. L'actrice principale échange avec un acteur qu'elle connaît de vue et qui la félicite. Il l'accompagne dans sa loge et la viole. Ainsi se résument les premières minutes du spectacle : un crime sexuel perpétré par une connaissance, sur le lieu de travail, avec du monde autour… Sans aucun pathos, Charlotte Fermand déconstruit nos représentations du viol dans ce spectacle où toutes les femmes s'appellent Aude et tous les hommes, Pierre, comme pour rappeler la terrible banalité des violences sexuelles. Les scènes s'enchaînent avec vélocité, et composent, touche par touche, l'étendue des doutes, des sensations, des émotions, des malaises et des interrogations que suscite un tel trauma. L'histoire se poursuit avec le personnage de Pierre qui est dénoncé par le mouvement #MeToo. Le politique s'immisce alors dans l'intime d'Aude et lui permet d'embrasser le long chemin qui mène à la réparation.
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