Au cours de cette table ronde ' Quel avenir pour l'Arménie ? ', le modérateur interrogera les trois orateurs sur les grandes thématiques : rappel historique et des recompositions géopolitiques en cours ainsi que le rôle de la diaspora face à la crise.
Table ronde réunissant quatre experts, chacun en fonction de sa spécialité : - Elisabeth PIERSON, journaliste politique au Figaro Magazine - Raymond KEVORKIAN, historien, spécialiste du Caucase - Antoine AGOUDJIAN, photographe - Gérard HOVAKIMIAN, spécialiste en communication Le Haut-Karabagh ou l'Artsakh est un territoire historiquement rattaché l'Arménie, depuis le 4ème siècle avant JC. Cette décision de rattacher le Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan a été prise par Staline, dans le cadre de la politique soviétique de division des régions sur des bases administratives plutôt que nationales. Elle a été prise sans tenir compte des populations locales ni des aspects culturels propres à chacun des deux pays. En 1988, au moment où l'URSS commence à connaitre des secousses qui aboutissent finalement à sa chute le 26 décembre 1991, les députés arméniens du Haut-Karabakh demandent le rattachement de leur territoire à l'Arménie. De l'automne 1988 à juin 1994, s'ensuit une guerre qui fait environ 30 000 morts, entrainant le déplacement des populations qu'elle soit arménienne ou azerbaïdjanaise et l'occupation par l'Arménie d'environ 20 % du territoire de l'Azerbaïdjan. Le Haut-Karabakh proclame son indépendance en 1991, indépendance qui ne sera jamais reconnue. Le groupe de Minsk créé en 1992 dans le but de favoriser une solution négociée ne parviendra jamais à faire évoluer la situation. Renversement complet de situation, puisque l'Arménie et la république autoproclamée du Haut-Karabakh subissent une défaite cuisante en septembre 2020. Un accord de cessez-le feu est signé dans la nuit du 9 au 10 novembre. Dernière séquence, celle qui vient de se dérouler sous nos yeux au cours du mois de septembre 2023, après 9 mois de blocus. À la suite d'une opération éclaire de 24 heures menée par l'armée azerbaïdjanaise le 19 septembre, les dirigeants du Haut-Karabakh capitulent rapidement et annoncent, le 28 septembre, qu'ils procèdent à la dissolution de leur république autoproclamée avec effet officiel le 1 janvier 2024. Depuis lors, c'est un exode massif des habitants du Haut-Karabakh en direction de l'Arménie qui se produit. Se pose l'utilisation du terme de ' nettoyage ethnique ' pour décrire la situation actuelle même si ce dernier ne relève pas d'une définition reconnue par le droit international. Ces 3 dernières années, l'histoire s'est accélérée dans le Caucase et l'élément crucial pour comprendre les conflits géopolitiques impliquant l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Turquie et l'Iran, réside dans le projet controversé du ' Corridor de Zanguezour '. Ce dernier vise à créer un couloir de transport partant de la province arménienne de Syunik pour atteindre le Nakhitchevan, offrant ainsi à l'Azerbaïdjan un accès sans entrave jusqu'à cette région autonome Azérie enclavée dans le territoire arménien (pour ensuite atteindre la Turquie). Le débat posera les questions essentielles sur l'avenir de l'Arménie. Deux éléments dont un ne connait pas aujourd'hui l'issue rentreront en ligne de compte : que fera l'Azerbaïdjan après la COP29 qui se déroulera à Bakou en novembre et quels seront les résultats des élections américaines, sachant que D. TRUMP est élu en novembre, la situation peut totalement changer dans le Caucase. Ces différentes thématiques seront déclinées autour de cette table ronde qui se veut interactive avec le public