Le travail de Harold Delhaie (Bruxelles, *1999), actuellement étudiant à l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre (Bruxelles), expérimente avec la photographie ainsi qu'avec l'installation. Animé par un désir de réflexion, une forme d'introspection, Harold examine la manière dont les événements de la vie nous influencent et nous font évoluer. Il documente son quotidien tout en faisant écho à ses souvenirs d'enfance et d'adolescence et en questionnant son rapport aux groupes, qu'ils soient amicaux ou familiaux. Il essaie de capturer un maximum d'images, pour en garder une ' trace '.
Sa série photographique POC5, présentée à la Galerie Satellite, interroge la notion de normalité corporelle dans notre société. POC5 est un gène identifié comme étant associé à la scoliose. La vision uniforme de la normalité corporelle exerce une pression immense sur les individus pour qu'ils se conforment, souvent au détriment de leur santé mentale et physique. Cela entrave leur développement personnel et l'exploration de leur véritable identité. Grandir en acceptant un corps qui s'écarte de cette norme devient alors un défi majeur.
Les photographies réalisées mettent en scène cette difformité corporelle en l'extrapolant pour interroger la frontière entre ce qui est considéré comme normal et ce qui est perçu comme exagéré. Les mises en scène créent une ambiguïté : ces postures apportent-elles du bien-être ou, au contraire, accentuent-elles l'inconfort et la difformité ? À travers les images, le corset est également présent : un objet sculptural, uniforme dans sa conception mais singulier par le fait qu'il soit moulé et unique pour chaque personne. Cette dualité reflète le contraste avec les normes sociétales, où chaque personne est unique. L'imposition de la normalité corporelle soulève des questions fondamentales sur l'acceptation de soi et des autres. Pourquoi la diversité corporelle est-elle si souvent perçue comme un problème à résoudre plutôt que comme une richesse à célébrer ? Quels sont les impacts de ces normes sur la perception de soi ? En remettant en question la normalité corporelle imposée par la société, il y a une volonté de réflexion plus profonde sur la diversité humaine, la tolérance et l'acceptation. C'est un appel à revoir nos préjugés et à envisager un monde où chacun, quelle que soit son apparence physique, se sentirait valorisé et accepté.
Galerie Satellite (Cinéma Churchill), rue du Mouton Blanc, 20 Accès gratuit tous les jours de l'année à partir de 14:00 pendant les heures d'ouverture du Churchill
Retrouvez notre programmation artistique sur la plateforme OLA
|