' Ni Ni Ya Mo Mo c'est la berceuse qui m'a vu grandir. C'est aussi la première chose à laquelle je pense en lien à mon héritage arabe. Ici je ne raconte pas le Maroc, je ne dépeins pas sa culture, mais j'empoigne enfin les traces qu'il m'a laissé '.
À partir de ce souvenir intime et poétique partagé avec son père, Guilhem Chatir nous immerge dans les projections et les fantasmes nés au creux de cette voix. Il décline, avec ses partenaires Karima El Amrani et Bilal El Had, les rituels d'endormissement qui accompagnent le glissement vers le sommeil. À mi-chemin entre douceur infinie et intranquillité vertigineuse, entre réalité tangible et imaginaire évanescent, les interprètes déploient une matière physique hypnotique, marquée par le chaos et l'instable. Dans un dispositif circulaire, ils rejouent ensemble cet état de bascule, d'entre-deux mondes : des danses inspirées par une richesse complexe des origines et par des images qui se révèlent puis disparaissent, évoquent, puis se consument à l'infini.
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