Bonlieu ouvre à nouveau son grand plateau au théâtre foisonnant, passionné et organique de Sylvain Creuzevault. Un théâtre de troupe où tous les interprètes sont force de proposition, un théâtre de tréteaux, drôle et grinçant, riche et nerveux.
Après Edelweiss, il défriche à nouveau les méandres de l'histoire. Une quinzaine de comédiens nous entraînent dans une époustouflante adaptation du roman-fleuve de Peter Weiss sur les pas d'un jeune Berlinois, dans une hallucinante traversée de l'histoire de l'art sur fond de résistance au nazisme. Une épopée au long cours, une quête d'émancipation.
Berlin, l'Espagne, Paris, Stockholm… À travers le parcours singulier du héros prolétaire, on est saisis de plein fouet par l'émergence du nazisme, et celle de la lutte. C'est dans les musées que se forgera le regard du jeune communiste : la frise de Pergame et son combat de géants, le Guernica de Picasso, ou Le Massacre des innocents de Brueghel l'Ancien ; les œuvres majeures l'accompagnent dans sa construction politique. Engagé dans la Résistance, l'autodidacte reste intimement lié à l'histoire de l'art, son arche protectrice contre le fascisme. Cette fresque monumentale, menée à vive allure, nous invite à ne jamais baisser la garde.
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