Constituée de 300 œuvres parmi les plus connues, mais aussi de découvertes, la première rétrospective de l'artiste en Bretagne est construite autour de ces portraits. Les photos en noir et blanc rythment la vingtaine de sections de l’exposition, inscrivant Henri Cartier-Bresson dans son temps, à un moment précis de son parcours.
Il n'y a pas un seul, mais bien plusieurs Henri Cartier-Bresson. Le jeune homme, très influencé par le Surréalisme, qui voyage en Afrique, en Italie et au Mexique dans la première moitié des années 1930, n'est déjà plus le même à la fin de la décennie lorsqu'il s'engage en politique, auprès des communistes, pour faire barrage à la montée du fascisme en Europe. Après la Seconde Guerre mondiale, c'est encore un autre tempérament qui s'exprime lorsqu'il fonde l'agence Magnum Photos et s'en va photographier à travers le monde. La plupart des ouvrages et des expositions monographiques consacrés au photographe se sont évertués à démontrer l'unité stylistique de son œuvre. À rebours de cette approche unificatrice, et sans doute aussi un peu réductrice, le présent projet a pour ambition de mettre en évidence la diversité de son approche photographique dans ses différents moments. À travers l'histoire de cet œil multifacette, cette grande rétrospective retrace aussi celle du XXe siècle. Henri Cartier-Bresson refusait de se laisser filmer ou photographier. Il ne voulait pas être reconnu dans la rue afin de pouvoir continuer à travailler sereinement. Mais après son exposition au MoMA de New York en 1947, il est devenu, à son corps défendant, l'un des photographes les plus admirés de son époque, une véritable légende vivante. Beaucoup de professionnels ou d'amateurs qui le croisaient occasionnellement l'ont ainsi photographié, le plus souvent contre son gré. Il existe donc quantité de portraits de Henri Cartier-Bresson en train d'opérer. Derrière la gare Saint-Lazare, Paris, France, 1932 _ Henri Cartier-Bresson © Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos
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