Rare au théâtre, le romancier Tanguy Viel voit son implacable polar porté sur scène. Vincent Garanger incarne ce chômeur floué par un escroc de l'immobilier. Face à son histoire, quelle sera votre intime conviction ?
Il n'y a pas de suspens. Dès les premières pages du roman, Martial Kermeur est face au juge car ' on a retrouvé un corps ce matin '. Pour l'incarner, Vincent Garanger est seul sur scène. Il n'est plus le vétéran raciste de "Welfare" ou le complice cinéphile de Philippe Torreton dans "Lazzi". Il est Martial Kermeur, ce quinqua licencié de l'arsenal, berné par un agent immobilier et qui ne l'a pas supporté. Car il n'y aura pas de station balnéaire : ses économies et des millions de francs – nous sommes à la fin des années 90 – ont été engloutis.
L'intime conviction – le principe même de l'article 353 du Code de procédure pénale – est ce qui intéresse Emmanuel Noblet : ' C'est tout le principe du théâtre, traiter de l'intime et de nos convictions '. Sa précédente adaptation, celle du roman de Maylis de Kerangal "Réparer les vivants", a été un immense succès public et critique.
Sur scène, il est le juge qui écoute le récit de toute une vie avant de rendre son verdict. Dans un décor de chantier à l'abandon, une réflexion sensible sur la culpabilité d'un homme qui, confronté à l'injustice, a décidé d'y remédier lui-même. Face à son histoire, quelle sera votre intime conviction ?
De Tanguy Viel Mise en scène Emmanuel Noblet Avec Vincent Garanger, Emmanuel Noblet
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