Vivons-nous une époque dans laquelle l'affect remplace le raisonnement ? Tout semble aujourd'hui l'indiquer, en commençant par la montée des populismes. Y a-t-il une idéologie populiste ? En aucune façon. Les électeurs de ces formations ne sont mus que par un sentiment de peur mêlé de nostalgie. On vote d'instinct, pour revenir à la France d'avant. Ce que craignent les votants du populisme, c'est un monde accéléré, voué à de perpétuelles mutations. Face à eux, les acteurs des luttes sociales et politiques sont de moins en moins structurés sur le plan théorique. On s'enflamme sans réfléchir. On veut tout casser, on veut guillotiner l'actuel locataire de l'Élysée, mais on ne sait pas qui, quoi, mettre à la place. Ainsi, l'engagement au 21e siècle s'apparente à un engagement viscéral. Une suite d'élans non maîtrisés. Le règne des pulsions.
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