Au carrefour de la fable, des arts visuels et du mouvement, Nathalie Béasse crée un univers singulier où l'émotion prédomine et dans lequel existent à égalité objets et êtres humains, littérature et musique, délicatesse et grand chambardement.
Elle sème sur son passage des éclats de vie, qui viennent se ficher sous la peau, sur la rétine, dans le cœur et la tête. Pour sa première invitation à Bonlieu, elle nous incite à nous laisser glisser dans le décor où règnent tissus et tentures aux douces couleurs. L'atmosphère est claire et lumineuse ; l'espace scénique devient tableau que cisèle la lumière. C'est de là que tout commence, il faut juste prêter l'oreille. ' Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? ' Il se pourrait bien que oui…
C'est un théâtre de plasticienne, où la matière, les corps vibrent avec les mots. Un théâtre à aimer, pour s'abandonner. Et qui nous parle de théâtre, justement. De ses codes, de ce qu'on voit (ou pas), de l'illusion. L'humain se fait discret, il nous convie à passer de la mélancolie au sourire et à le suivre dans les vagues de ce grand poème-performance. Dans une lutte constante contre les éléments, s'exprime alors un désir puissant de vivre ensemble, parmi l'émerveillement et la déraison.
|