Les styles les plus actuels, nés dans la rue et sur les réseaux sociaux, dans l'énergie condensée, jouissive et explosive par une compagnie sans cesse primée au Brésil. Un feu d'artifice de gestes et de rythmes qui interroge l'avenir de la danse.
La rencontre entre le Brésil et les styles urbains ne déçoit jamais. Côté Rio de Janeiro, Renato Cruz les drape d'un sens du rythme qui ne jure que par sa mécanique fluide et ultrasophistiquée. Et sensuelle, bien entendu. Avec Dança Frágil, la Companhia Híbrida défie les limites du genre et investit les territoires virtuels des gestuelles les plus en vues, celles qui se propagent notamment sur les réseaux sociaux.
D'abord, cinq inébranlables virtuoses défilent comme des modèles, mis en lumière ou cachés au rythme d'une partition lumineuse, orchestrée avec autant de musicalité que la danse elle-même. Au premier tableau, chacun s'expose dans un style personnel, entre hip hop, voguing ou autres street dances. Dans leurs espaces parallèles qui se côtoient mais restent séparés, le geste semble s'affranchir des limites du corps humain, avant que les cinq ne se réunissent pour justement examiner ce corps-machine dans sa réalité charnelle.
Fort du constat que l'outil du danseur est toujours réel, et qu'il continue à résister à l'uniformisation qui tente le monde virtuel, Renato Cruz interroge le statut de la danse à l'ère des petits écrans. Toujours plus rapide, plus éphémère et intense, va-t-elle finir par changer le corps qui danse ?
Le chorégraphe Renato Cruz met le hip hop à l'envers dans sa rencontre avec la danse contemporaine, mettant à nu et démêlant les fragilités de ce mariage.
Jornal O Globo,
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