Dans son essai Jamais rien ne meurt, Viet Thanh Nguyen dresse un bilan de la Guerre du Vietnam, en analysant précisément nombre de sources culturelles et documentaires dans une quête de vérité et de résilience. Sans chercher à dénoncer une interprétation binaire du conflit et dans un souci de contribuer au projet d'une mémoire juste, il rappelle que l'être humain ne peut être dissocié de l'inhumain et qu'en ce sens, la notion d'inhumanité ne doit pas être oubliée ou transférée sur les autres : ' Faute de reconnaître notre capacité à persécuter autrui,il nous sera difficile d'empêcher les persécutions menées ennotre nom ou par nous-mêmes '. Après l'agitation, la guerre et le chaos, que reste-t-il d'une société pensée et rêvée à plusieurs ? Si le monde ne devient que ruines, amertume et désolation, quelle voix fédératrice et quelles paroles poétiques pourront surgir de ces cendres ? Tout récit tragique n'encourage-t-il pas l'écriture d'un manifeste et l'invitation vers la résurrection et le renouveau ?
À l'Hippodrome de Douai, ce troisième acte prendra forme avec l'odyssée poétique et mélancolique de Jean d'Amérique ; Un autre Perses, une installation et un dispositif participatif de Marcos Avila Forero inspiré de la célèbre tragédie d'Eschyle ; Untitled (Human Mask), un film de Pierre Huyghe qui met en scène un singe portant un masque inspiré de la tradition du théâtre Nô, coiffé d'une perruque féminine et déambulant dans un restaurant abandonné des environs supposés de Fukushima ; The White Stone de Liu Xin, un récit fictionnel autour des débris de roquette dans le sud-ouest de la Chine ; enfin les performances inédites de Romina de Novellis et de Sébastien Kheroufi.
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