Né en 1983, il vit entre Paris et Bogota en Colombie.
Les Perses, première tragédie grecque à traiter d'un problème géopolitique qui lui est concomitant - la bataille de Salamine entre les Grecs et les Perses - s'impose comme un habile exercice de propagande politique. Eschyle, membre de la partie gagnante, la Grèce, décide pour cette tragédie de présenter les faits du point de vue des vaincus, les Perses. De cette manière, et sous prétexte de louer la dignité du peuple vaincu, il exécute en fait une ode au peuple grec victorieux, décrit ici comme "peuple libre" par ses ennemis qui, à leur tour, se désignent eux-mêmes comme étant "les barbares".
À partir de ses entretiens avec plusieurs géo- politologues spécialistes du Moyen-Orient, Marcos Ávila Forero établit une analogie entre l'œuvre Les Perses du dramaturge grecque Eschyle, avec la situation complexe de tentions en Moyen-Orient moderne, cherchant à opérer une modification perceptive qui interroge les points de vue à partir desquels se déploient les récits historiques et les concepts de souveraineté, de peuple et de paix.
Sur cette base, ' Une autre version des Perses d'Eschyle ' propose une installation qui présente un espace de délibération mise en place au travers de la construction d'un objet : un porte-voix-instrument de revendication sociale et une embarcation capable de naviguer. Deux moyens de communication réunis dans un même outil hybride.
Dans une approche à la fois documentaire et performative, l'œuvre de Marcos Ávila Forero est colorée de rencontres arborant les notions de mobilité, de mémoire et de transmission. Ses œuvres questionnent l'inscription de l'art dans une réalité sociale. Elles renouvellent l'approche collaborative et contextuelle de l'artiste, et visent ainsi à redéfinir la fonction critique de l'art contemporain.
Marcos Ávila Forero est diplômé en 2010 de l'Ecole des beaux-arts de Paris avec les félicitations du jury. En 2011, il obtient le prix multimédia des fondations de beaux-arts puis en 2013 le prix découverte du palais de Tokyo et en 2014, le prix Loop Awards. Il expose son œuvre Atrato à la 57e Biennale de Venise. En 2019, il est lauréat du 21e prix de la fondation Ricard. En 2020, son travail intègre la collection du Musée national d'art moderne - Centre Pompidou.
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