Le temps d'une halte à Leipzig en compagnie de Julia Fischer et du Concerto pour violon de Felix Mendelssohn, et voici l'Orchestre national de Lyon prêt pour une nouvelle escapade à Vienne sous la houlette de Nikolaj Szeps- Znaider, dans la bouleversante Septième Symphonie de Bruckner.
Si la Troisième Symphonie de Bruckner (jouée le 28 octobre par Anima Eterna) est dédiée 'avec le plus grand respect' à Richard Wagner, la Septième est une douloureuse réponse à la disparition du compositeur de Tristan et Isolde. Parfois surnommée 'symphonie des trémolos', l'œuvre ne peut qu'émouvoir. Nulle élégie plus profonde que celle des premières pages, aux violoncelles puis aux violons. Ayant entrepris l'écriture de l'Adagio avec un terrible pressentiment, Bruckner y fait appel à quatre tubas Wagner, instruments chers au maître de Bayreuth. Quand il apprend la mort de son aîné, il ajoute un choral funèbre. Au scherzo alors de ramener le jour en faisant entendre le chant matinal du coq à la trompette, avant que le finale ne se laisse envahir par la lumière. Rares sont les partitions capables de contrebalancer un tel sommet de l'expression musicale, et le Concerto pour violon de Mendelssohn est de celles-là. C'est le chant à l'état absolu, que le violon de Julia Fischer rendra plus irrésistible encore. L'Andante déploie lui aussi un charme infini pour imposer sa mélodie sans parole, avant que le finale ne renoue avec une vivacité et une légèreté propres à la féerie mendelssohnienne.
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