Que voit-on lorsqu'on observe le corps des autres? À quels diktats soumettons-nous le nôtre? Dans un dispositif bifrontal, Meytal Blanaru radiographie nos regards, nos limites intégrées pour, d'un solo dépouillé, célébrer la conscience de soi, la confiance en soi.
' Nous ne sommes pas là pour haïr le vaisseau dans lequel nous sommes né·e·s et à bord duquel nous naviguons dans ce monde. La vie est trop courte pour ça. ' Face aux injonctions jalonnant son existence comme celle de beaucoup d'autres, Meytal Blanaru y répond par cette résolution qui, pour autant, n'esquive aucun questionnement. Dark Horse est ainsi irrigué par l'écoute du corps dans toutes ses dimensions, telle que l'enseigne la danseuse et chorégraphe, férue du mouvement comme outil transformateur. Un outil qu'elle mobilise ici pour examiner, en filigrane, les canons esthétiques, la dévaluation appliquée à nos corps, le regard que nous posons sur celui d'autrui.
Le dispositif et les lumières, élémentaires, laissent toute la place au son et à sa présence, torse nu, poitrine peinte. Comme un filtre, un masque, voire un test de Rorschach, mais aussi une radiographie, plaçant les spectateur·rice·s des deux côtés de l'épiderme. Scansion, segmentation, oscillation, ondulation
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