S'étant affirmée comme l'une des figures les plus flamboyantes de la scène jazz blues actuelle, la chanteuse et pianiste américaine sort High Priestess, un album où sa musique s'enrichit de textures électroniques et rock.
Née à New York dans une famille catholique irlandaise, Sarah McCoy reçoit dès l'adolescence une formation classique au piano. À sa majorité, quittant le joug familial avec pour seul bagage une guitare en bandoulière, elle parcourt les routes américaines pendant cinq ans. C'est en se produisant dans les pianos-bars de la Nouvelle-Orléans, où elle s'installe, que Sarah découvre sa voix surpuissante. En 2017, elle enregistre son premier album, Blood Siren, dont chaque morceau, d'une profondeur abyssale, transpire d'une douleur incommensurable. Avec ses paroles et la beauté mélodique du clavier, on pense à Nina Simone, Billie Holiday ou Amy Winehouse. Cela dit, pour l'album High Priestess, la diva à la luxuriance communicative teinte le bleu de sa musique – mêlant jazz, soul et gospel – avec le noir du rock et le chrome de l'électro. Ce tournant, Sarah McCoy l'engage, sur scène, avec le bassiste Jeff Hallam et le batteur Antoine Kerninon. Entre basses bouillonnantes, beats acides et piano sombre, son timbre volcanique bouleverse en disant les fêlures, la fin de l'amour, la tyrannie de l'apparence... Bienvenue dans la cérémonie d'une Grande Prêtresse dont les incantations esquissent des montagnes russes d'émotions entre mélancolie blues, virtuosité jazz et colère punk. Une fièvre vaudou, venue tout droit du bayou.
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