Après avoir conquis le public de MA la saison dernière avec Cirque Invisible, Victoria Thierrée Chaplin met en scène une pièce pleine de douce folie avec et pour sa fille Aurélia Thierrée. Cleptomane sans vergogne, l'héroïne se démène ici dans un univers magique, teinté d'étrangeté et de poésie, où les objets se rebellent.
Un porte-manteau qui commence à marcher ; des tables et sièges qui glissent, tournoient, pendant qu'un pan de mur s'ouvre et se détache pour laisser surgir un couple de danseurs ; une robe qui virevolte selon ses propres envies… Vous l'aurez compris, Aurélia Thierrée a maille à partir avec le monde qui l'entoure. Les illusions d'optique et les effets visuels de Bells and Spells forment un écrin fantastique. Celui d'un espace intérieur en perpétuelle réinvention, n'en faisant qu'à sa tête, chahutant notre voleuse compulsive, elle-même manipulée par ce qu'elle dérobe et les éléments aux alentours. Dans une telle féérie de visions aussi fantasques que fantastiques, l'inanimé prend vie, l'humour invite au lâcher-prise et à retrouver une part d'enfance émerveillée. Ce moment de pur plaisir où l'on joue à ensorceler les choses, à s'inventer des pouvoirs défiant la raison et le vraisemblable. Derrière les menus larcins et les métamorphoses incongrues, dévoilant un panthéon de chimères, se dessine aussi un désir profond de liberté et d'intranquillité joyeuse ; celui d'artistes, mère et fille, ouvrant grand les portes de leur imaginaire pour nous convier à la célébration d'un rêve à partager.
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