Dans Philosopher ou faire l'amour, Ruwen Ogien pose la question suivante : est-ce qu'un amour qui ne dure pas, peut-il être considéré sous les traits d'un amour véritable ?
La rencontre amoureuse avec l'autre, charnelle, sensuelle ou platonique déchaine à bien des égards, émois, plaisirs, doutes, lassitude, folie et passion. Objet de conquête, de marchandise, voire de négociation, l'amour prend la forme de plusieurs visages. Mis à l'épreuve dans un jeu de pouvoirs épineux, exalté dans un temps suspendu ou caressé à l'ombre de préoccupations existentielles, l'ambroisie tant recherchée, appartient encore et toujours à cette tentative d'embrasser le sublime.
Dans la possibilité d'aimer, on découvre le sentiment d'éternité : aimer avec le regard, aimer avec le corps, aimer avec les mots. C'est offrir un cadeau précieux à l'autre, à ce monde ; celui de rêver. Se retrouver dans la chair et enfin comprendre l'intense qui nous fait exister. L'autre, à la fois tendre et cruel, présent ou absent devient cet élixir qui irradie la grisaille quotidienne. Ce délice peut d'un jour à l'autre s'agiter puis pourrir dans les cris douloureux d'un poison. Dans ce labyrinthe cultivé de roses et d'orties, ce voyage semé d'éclats ouvre ses portes sur l'idée d'infini ; au-delà du mal qui vous ronge, de la jouissance qui vous transcende. Le monde se révèle enfin dans le regard de l'autre. Et son existence devient réelle dans cet infime qui se dessine avec clarté entre deux êtres.
Avec les œuvres et les performances de Korakrit Arunanondchai, Chu Chu, Marie-Caroline Hominal, Erwan Hakyoon Larscher, Jesper Just, Chloé Réjon.
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